
Charles de Gaulle né d’une famille à tendance royaliste en 1890, est destiné à une carrière militaire brillante. La Seconde Guerre mondiale change radicalement son parcours de vie : il devient le sauveur de la France.
Une jeunesse pour l’armée (1890 – 1939)
C’est en 1890 que commence l’aventure d’un des plus grands hommes de l’histoire contemporaine, "L’Homme du 18 juin", Le "Général" ou encore Le "Grand Charles".
Charles André Marie Joseph de Gaulle naît le 22 novembre 1890 à Lille dans la maison de ses grands-parents maternels. Il est fils de Henri de Gaulle et Jeanne Maillot, eux-mêmes cousins germains.
Il fait ses premières études dans une école Jésuite. En 1910, il intègre le 33e régiment d’infanterie situé à Arras avec l'objectif de préparer son entrée à l’école militaire de Saint-Cyr qu'il réussira brillamment en s'y classant 13e.
Dès sa sortie de Saint-Cyr en 1912 avec le grade de sous-lieutenant, il retourne au 33e RI dirigé par... Le colonel Philippe Pétain !
De Gaulle lui vouera admiration jusqu’en 1925. Il déclarera plus tard « le Maréchal Pétain est décédé en 1925 ».
En 1914, la guerre est déclarée. Charles de Gaulle part au front. Il sera blessé à plusieurs reprises et capturé. Cinq fois évadé, il sera cinq fois capturé... Heureusement, de Gaulle revient sain et sauf chez lui, comme ses trois frères et sa sœur.
L’entre-deux-guerres (1918 – 1939)
De Gaulle est amené à partir en mission en Pologne en 1920. En octobre, pendant une permission, il rencontre Yvonne Vendroux qu'il épousera à Calais le 7 avril 1921.
Leur fils Philippe naît le 28 décembre 1921, suivi d'une fille Elisabeth le 15 mai 1924. Au premier jour de l’an 1928, la famille s'agrandit avec la naissance de leur dernière fille, Anne, déclarée trisomique.
Dans son premier livre : " La discorde chez l’ennemi ", De Gaulle fait une analyse de la défaite des Allemands pendant la première la guerre mondiale.
Il sort un deuxième livre intitulé " Le fil de l’épée " dans lequel il parle du rôle d’un chef et en fait le portrait.
Charles de Gaulle prône l'intégration des chars dans l’armée, ainsi que la mise en place d'une armée de métier.
Le Maréchal Pétain mandate de Gaulle pour qu’il écrive un livre à sa place. Cependant, de Gaulle a un style d’écriture reconnaissable. Pétain confie donc une partie de la rédaction du livre à un autre membre de son cabinet. De Gaulle, furieux, met fin à la collaboration. Il sortira ce livre à son nom en 1938, sous le titre "La France et son armée".
Le début d’une vie sous les projecteurs (1939 – 1946)
Avant Londres (1939 – 1940)
La deuxième guerre mondiale éclate en septembre 1939. Le colonel de Gaulle est sans surprise appelé au combat, où il dirige la 4e division cuirassée. Il est nommé Général « à titre provisoire » le 25 mai 1940.
Début juin, il cesse ses activités au front pour rejoindre l’Elysée où il est nommé sous-secrétaire d’Etat à la Guerre par le Président du Conseil Paul Reynaud.
Le 17 juin, le Maréchal Pétain remplace Paul Reynaud au poste de Président du Conseil. Ce même jour, Pétain parle aux français et déclare qu’ « il faut cesser le combat ».
La France Libre (1940 – 1945)
Le lendemain, le 18 juin, Charles de Gaulle s’exile à Londres d'où il lance dès 20 heures son fameux appel à la Résistance.
Le 28 juin, le gouvernement de Sa Majesté reconnait de Gaulle comme « le chef de tous les Français libres, où qu’ils se trouvent, qui se rallient à lui pour la défense de de la cause alliée ». Le 16 juillet, la mère de Charles décède à Paimpont en Bretagne.
En août 1940, la France Libre part pour se rendre maître de Dakar, opération qui porte tout son sens, étant donné qu’elle est capitale de l’AOF. La bataille est perdue. De Gaulle digèrera mal cette bataille qui a opposé des Français contre des Français. En juin 1941, nouvelle opération : les FFL gagnent Damas.
Pendant toute la guerre, De Gaulle s’oppose à Winston Churchill, Premier ministre britannique, et Franklin D. Roosevelt, Président américain. La crise la plus connue est l’insertion du général Henri Giraud par Roosevelt au commandement de la France Libre. Après plusieurs habiles manœuvres, De Gaulle finit par s’en débarrasser.
En janvier 1944, la rumeur court que le Général a disparu. C’est faux, mais il est gravement malade, atteint d’une crise de paludisme.
En juin, - enfin ! - De Gaulle retrouve le sol de sa France bien-aimée, en débarquant en Normandie. En août, redoutant une action des Allemands, Pétain propose à De Gaulle de faire un discours pour demander à le suivre, et en contrepartie d’être mis sous protection des FFI. Ce même mois, De Gaulle parade à Paris sur les Champs-Elysées. Ne jugeant pas correct de s’installer à l’Elysée en temps de crise, de Gaulle s’installe dans des bureaux rue Saint-Dominique.
La Victoire (1945 – 1946)
Le Général est donc Président du gouvernement provisoire. Après la reconquête de la France, Il commence le projet d’une nouvelle constitution, le régime de Vichy ayant marqué la fin de la IIIe République.
Trop de politiques s’y opposent. Voyant qu’il n’arrivera pas à bout de son projet, il déclare forfait et démissionne en janvier 1946, pensant être rappelé très vite au pouvoir.
La traversée du désert (1946 – 1958)
Le RPF (1947 – 1953)
Effacé de la vie publique, De Gaulle décide de créer le Rassemblement du Peuple Français qu’il ne désigne pas comme un parti, étant contre ces derniers. Il vise à rassembler les Français.
Les « gaullistes » adhèrent au plus vite. Parmi eux, André Malraux, Olivier Guichard, Jacques Soustelle, Gaston Palewski et bien d’autres encore. Ce parti est l’occasion de la première rencontre entre De Gaulle et Georges Pompidou qu’il nomme secrétaire du mouvement.
Le RPF se révèle être un franc succès aux municipales de 1947. Charles de Gaulle exige en vain de refaire des élections législatives considérant que les députés élus ne représenteraient plus le peuple. Il faudra donc attendre les élections de 1951 qui se solderont par un échec pour le RPF qui obtient 117 députés sur yn objectif de 200.
Après un nouvel échec aux municipales de 1953, Charles de Gaulle décide de se retirer et de rendre la liberté aux parlementaires.
Période vide (1953 – 1958)
De Gaulle est retiré dans sa demeure de Colombey-les-deux-Eglises. N’ayant plus aucune obligation, il en profite pour rédiger ses Mémoires de Guerre en 3 volumes.
Retour au pouvoir (1958 – 1969)
Président du Conseil (1958)
Le 29 mai 1958, René Coty, alors président de la République, appelle de Gaulle pour sauver la France d’une guerre civile. Charles de Gaulle devient le dernier Président du Conseil de IVe République.
Le 2 juin, il obtient les pleins pouvoirs de l’Assemblée.
Charles de Gaulle doit s’occuper de la crise en Algérie. Il se rend à Alger et déclare du haut d’un balcon, le 4 juin, sa célèbre phrase : « Je vous ai compris ! ».
Premier mandat à la présidence de la nouvelle Ve République (1959 – 1965)
Le 28 septembre 1958, la Constitution de la Ve République est adoptée par référendum à 79,2 %. Le 21 décembre, Charles de Gaulle devient le premier Président de la Ve République. Il choisit Michel Debré pour Premier ministre.
Le gouvernement doit gérer une situation inédite, devant faire face à l’OAS, au FLN et à l’armée qui se rebelle, mais aussi au peuple d’Algérie : les « musulmans » et les « pieds-noirs ».
En 1962, il signe les accords d’Evian qui déclare l’indépendance de l’Algérie.
Michel Debré démissionne le 14 avril 1962, après avoir fait l’effort de rester jusqu’à la fin de la guerre d’Algérie.
Vient un événement connu de la vie du Général, l’attentat du Petit-Clamart. Le 22 août, en route vers Villacoublay depuis l’Elysée, le convoi présidentiel composé de Charles de Gaulle accompagné de sa femme Yvonne, de son gendre Alain de Boissieu et de son chauffeur Francis Marroux, est attaqué par une dizaine d’hommes armés. Toutes les tentatives échouent. Le chauffeur pilote la voiture admirablement et le convoi arrive en catastrophe à l’aéroport militaire de Villacoublay. Yvonne, une fois sortie de la voiture, déclare « j’espère que les poulets n’ont rien ! ». Elle ne parlait pas des policiers, mais de ses volailles achetées plus tôt dans la journée et qui se trouvaient dans le coffre de la voiture.
Le 28 octobre 1962, les Français sont appelés à choisir, pour la première fois, leur président au suffrage universel.
Deuxième mandat (1965 – 1969)
Aux élections présidentielles de 1965, Charles de Gaulle fait face à 5 autres candidats dont François Mitterrand qu'il qualifiait de « candidat des quatre gauches, dont l’extrême droite ». Après avoir été mis en ballotage, De Gaulle remporte les élections.
Son deuxième mandat est surtout marqué par « Mai 68 ». C’est la révolte des étudiants. Cet évènement marque le déclin du Général qui fait moins preuve d’enthousiasme, et qui ne comprend plus la population.
Fin d’une vie passionnante (1969 – 1970)
En avril 1969, De Gaulle organise un référendum sur la réforme des régions et du Sénat, en annonçant qu'il démissionnera en cas de victoire du " Non ".
Le 25 avril, c’est le " Non " qui l'emporte. Replié à Colombey, Charles de Gaulle déclare à minuit « Je cesse d’exercer mes fonctions de président. Cette décision prend effet demain à midi ».
Le 15 juin, Georges Pompidou succède à De Gaulle. Pendant ces élections, les époux De Gaulle partent visiter l’Irlande, terre natale des Mac Cartan, famille de sa grand-mère. Il profite de ce voyage pour publier le premier tome de ses Mémoires d’Espoir.
Au cours de la soirée du 9 novembre 1970, faisant une réussite dans sa bibliothèque, Charles de Gaulle est pris d’une douleur dans le dos. Il s’évanouit. Yvonne de Gaulle a le temps d’appeler le médecin et le curé. Il reçoit les dernières onctions avant de s’éteindre paisiblement.
Ainsi se termine la vie passionnante du Général. Pendant toute sa vie, il a voulu dévotion à sa patrie, la France. En 1914, il était sur le front. En 1940, il se rebelle pour rester fidèle à la France. En 1958, il revient la sauver. Son parcours s’achève peu de temps après sa démission. Il avait un destin pour la France. A son décès, la Président de la République, Georges Pompidou, déclare :
« Le Général de Gaulle est mort, la France est veuve ».
Georges Pompidou
« Prenez invariablement la position la plus élevée, c’est généralement la moins encombrée ».
Charles de Gaulle