
Le 18 juin 1940, Charles De Gaulle prononce son premier discours radiodiffusé, invitant tous les militaires, ingénieurs ou ouvriers français spécialistes de l'armement à se mettre en rapport avec lui afin de continuer le combat contre l'Allemagne.
Contexte
Le 10 mai 1940, l'Allemagne nazie déclenche le plan Jaune minutieusement préparé depuis plusieurs mois. La Belgique, le Luxembourg et la France subissent une attaque simultanée de la part des troupes d'Hitler. En l'espace de six semaines, l'armée française est réduite à néant par le rouleau compresseur allemand. Les futures troupes occupantes défilent sur les Champs-Elysées, le 14 juin 1940.
Le discours
Prémices
Au matin du 17 juin 1940, avec l'approbation de Paul Reynaud, l'avion de Charles De Gaulle en provenance de Bordeaux se pose à l'aérodrome de Heston dans la banlieue de Londres. L'objectif du voyage est de demander aux Britanniques la poursuite de la guerre, et ce même en cas de reddition de la France.
A midi et demi, le maréchal Pétain, surnommé le vainqueur de Verdun, prononce en qualité de nouveau chef du Gouvernement français, un discours radiodiffusé dans lequel il exprime aux Français son souhait de recherche d'une armistice avec l'Allemagne.
Je me suis adressé cette nuit à l’adversaire pour lui demander s’il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l’honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités.
Extrait du discours radiodiffusé de Philippe Pétain du 17 juin 1940
Au cours de l'après-midi, le militaire français rencontre Winston Churchill, Premier ministre du Royaume-Uni, pour lui exposer son souhait de pouvoir s'exprimer sur les ondes de la BBC (radio internationale britannique).
Avant de prendre son envol pour la capitale londonienne, De Gaulle avait bien évidemment pris soin d'élaborer une première version de sa future allocution.
Adhérant au souhait de De Gaulle, Winston Churchill en fait immédiatement part au cabinet britannique et fait face à certaines oppositions, notamment de Edward Frederick Lindley Wood, secrétaire d'Etat des Affaires étrangères, de Neville Chamberlain, lord président du Conseil et de Clément Attlee, lord du sceau privé qui ne doutent de la décision de Pétain.
Le 18 juin 1940
Aux environs de quinze heures, Elisabeth de Miribel, future secrétaire du Général, tape à la machine à écrire la première version du discours rédigé la veille. Ce manuscrit est envoyé immédiatement au ministre de l'Information britannique, Duff Cooper, qui en fait part à Churchill.
Cette version se voit imposer quelques corrections par le gouvernement britannique qui juge ce texte pas assez " neutre " et trop critique à l'encontre du nouveau dirigeant français.
A dix-huit heures, De Gaulle se rend au siège de la BBC situé à Broadcasting House pour procéder à l'enregistrement de son discours. L'allocution est annoncé au programme de la radio à vingt heures quinze pour être diffusé à vingt-deux heures.
Le lendemain
Dès le lendemain, l'allocution est publiée dans la presse dans la version initiale écrite par Charles De Gaulle sans prise en compte des modifications apportées par le gouvernement britannique dans la version radiodiffusée.
Réactions
Quelques jours après la diffusion du discours, la première réaction à ce message fait son apparition, De Gaulle est placée à la mise en retraite forcée pour insubordination.
Le 3 août 1940, le tribunal militaire permanent de la 11e région, siégeant à Clermont-Ferrand, condamne par contumace Charles de Gaulle, à la peine de mort, à la dégradation militaire et à la confiscation de ses biens meubles et immeubles.
L'allocution du général, malgré le peu d'audience initiale, commence à avoir un impact chez certains Français. Ainsi, des milliers de volontaires le rejoignent progressivement à Londres pour organiser le combat contre l'Allemagne nazie aux côtés des Alliés. Un des principaux effets visibles du message de De Gaulle est le départ de 128 hommes de l'île de Sein, le 24 juin 1940.
