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Florient Defosse

La révolte du ghetto de Varsovie


Des insurgés faits prisonniers lors de la liquidation du ghetto
Des insurgés faits prisonniers lors de la liquidation du ghetto · © CGES / BNF / BDIC / 2016 Albertas Limited

Le soulèvement du ghetto de Varsovie n'est pas un coup d'éclat isolé. Dans toute l'Europe se sont manifestés des mouvements de révolte, jusqu'au cœur de la machine d'extermination nazie.



De la lutte sans espoir aux révoltes symboliques


Un échec inexorable...


Dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, la révolte du ghetto de Varsovie se distingue comme un acte de résistance héroïque et symbolique, malgré son issue inévitable mais significative. Cette révolte marque le premier soulèvement d'envergure pendant la guerre et a une importance considérable dans le contexte de la lutte juive contre les forces nazies.


Dans de nombreux territoires, les Juifs faisaient face à un antisémitisme virulent, même au sein de certains groupes de résistance. Cette hostilité a contraint les Juifs à former leurs propres groupes de partisans pour se défendre. Les actes spectaculaires de résistance n'étaient pas rares, illustrés par l'exemple du groupe d'Herbert Baum en mai 1942. Ce groupe a pris l'initiative de détruire une exposition antibolchévique et antisémite organisée par le ministre de la propagande nazie, Joseph Goebbels.


...mais pourtant symbolique


L'importance de ces actions réside dans le fait qu'elles ont défié l'oppression nazie et ont symbolisé la résilience du peuple juif face à l'adversité. Ces gestes de désobéissance et de rébellion ont également témoigné du refus de se soumettre passivement à la persécution. En dépit de la faiblesse apparente des moyens, ces révoltes symboliques ont contribué à forger l'identité de la résistance juive et à inspirer d'autres actes de défiance à travers l'Europe occupée.



La création des ghetto et la coopération française


Des ghettos a multiples fonctions


La vocation des ghetto, créés à la fin de 1939, au rythme des conquêtes allemandes vers l'Est, est en réalité toute autre que la première idée reçue. Le cloisonnement des juifs dans des quartiers séparés du reste de la population est une étape transitoire, généralement prise au niveau local, avant que que ne soit planifié à Berlin le meurtre de masse dans les centres d'extermination aussi nommé "solution finale".


Si dès la fin des années 1942, les gouvernements Alliés n'ont plus aucun doute sur la dimension et la nature du massacre des Juifs, les allemands règnent sans partage sur le continent européen et africain. Malheureusement, à l'arrivée en 1944, des forces alliés, la planification de la "solution finale" était pratiquement achevée. En quelques mots les ghettos ont permis de rassembler les populations juives, de les concentrer pour permettre un meilleur acheminement vers les tristement célèbres chambres à gaz.


Les multiples complicités françaises


Dans la métropole, la presse clandestine est bien informée comme le prouve le témoignage ci-dessous :

Entassés dans des wagons à bestiaux (hommes, femmes et enfants), soixante-dix par wagon, nous voyageons trois jours sans avoir rien à manger, ni même une goutte d'eau à boire. Les cris des enfants étaient terrifiants.
Publication d'un témoignage d'un survivant de ces camps dans Fraternité, en septembre 1943

Pour vaincre l'incrédulité de ses lecteurs, Fraternité n'hésite pas à mettre en avant ces témoignages mais aussi à dénoncer la collaboration : "il faut que les fonctionnaires, les policiers et tous ceux qui, d'une façon directe ou indirecte, collaborent à l'arrestation des juifs et à leur déportation sachent qu'ils se font les complices des bourreaux nazis."


Le gouvernement de Vichy est également la cible de certaines presses clandestines comme Défense de la France qui associe dans ses titres "les horreurs de la police de Vichy" aux crimes commis par la Gestapo de Himmler. La récolte de preuves publiée par la presse opposée au nazisme et à Vichy n'implique pas que tous les français aient été au courant de l'extermination systématique des juifs déportés vers les territoires à l'Est de l'Allemagne mais qu'il est néanmoins clair que beaucoup de dignitaires de Vichy étaient au courant du sort réservé aux juifs.

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