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Le plan Young

Photo du rédacteur: Alexis KicaAlexis Kica

Owen D. Young en 1924 · © Auteur inconnu / Bundesarchiv

Le plan Young signé le 7 juin 1929 à Paris a été élaboré par un comité d'experts financiers issus des pays alliés mais aussi de l'Allemagne.

Il est un prolongement du plan Dawes signé à Paris en 1924 qui modifiait le calcul des dédommagements financiers dus par l'Allemagne pour les réparations de la Première Guerre mondiale.


Le comité Young a été présidé par Owen D. Young, un industriel et diplomate américain également créateur et ancien premier président de la Radio Corporation of America (RCA), mais aussi en parallèle un membre du conseil d'administration de la Fondation Rockefeller et ancien représentant impliqué dans le plan Dawes.


Le plan Young ne fut jamais mis en application du fait notamment de la crise de 1929.



Contexte


L'échéancier prévu par le plan Dawes, soit 20 milliards de marks d'or, réparti sur 10 annuités pour redresser la situation économique de l'Allemagne se termine. Les Américains, principaux bailleurs de fonds dans le plan Dawes décident alors d'initier un nouveau plan, le futur plan Young, qui prolonge le précédent. Ce plan a comme objectif d'échelonner le restant des dettes allemandes ainsi que de finaliser le versement dû par l'Allemagne dans le cadre des réparations de la Première Guerre mondiale.


Pendant la phase de composition du nouveau comité pour le plan Young, la presse allemande mène une campagne pour diffuser l'idée que ce nouveau comité devrait reprendre entièrement le problème de la capacité de paiement de l'Allemagne ce qui conduirait à une diminution des annuités.



Le comité


Composition


Le comité est constitué par un groupe financier présidé par Owen D. Young à la demande des Américains.


Le comité se compose de représentants de diverses nationalités : les Américains Owen D. Young et Jack Pierpont Morgan Jr. ; les Allemands Hjalmar Schacht et Dr Voegler ; les Belges Lucien-Joseph-Émile Francqui et Camille Gutt ; les Britanniques Josiah Charles Stamp et John Baring ; les Français Émile Moreau et Jean Victor Guislain Parmentier ; les Italiens Dr Alberto Pirelli et Fulvio Suvich ; et les Japonais M. Kengo Mori et K. C. M. G. M. Takaschiaoki.


Travaux


Les membres du comité se réunissent dès le 9 février 1929, à l'hôtel George-V, à Paris.


Très rapidement, le comité se divise en sous-comité et devient un consultant utilisé par les puissances alliées. Chaque proposition du comité doit être validée par un traité entre les puissances alliées intéressées.


Le comité propose comme solution à l'impossibilité de paiement de l'Allemagne deux nouvelles séries d'annuités. La première série succède à une période transitoire de 7 mois, et se compose de 36 annuités qui doivent croître de 1 685 millions à 2 425 millions de marks d'or. La deuxième série se compose de 22 annuités d'environ 1 650 millions.


Tenant compte des demandes allemandes concernant la suppression du système de contrôle et du comité de transfert, le comité propose d'accorder une plus grande autonomie à l'Allemagne et de lui donner la seule responsabilité des paiements concernant les prochains versements. La seule règle imposée à l'Allemagne est qu'elle n'a pas la possibilité de différer les versements.


Le comité évoque également la possible création d'une Banque des règlements internationaux (BRI) qui aurait pour mission de recevoir les versements de l'Allemagne afin de les reverser aux différents créanciers, et commercialiser la dette de l'Allemagne suivant les possibilités du marché financier. Cette nouvelle institution permettrait de supprimer certains organismes temporaires créés par le plan Dawes comme la Commission des réparations. Cette institution aboutirait à différencier le système financier du système politique.


Décisions


Le nouvel échéancier proposé par le comité est validé pour rentrer en application à partir du début de l'année 1930.


Les mesures pour accorder une plus grande autonomie à l'Allemagne sont validées, et lui donnent donc la seule responsabilité des prochains versements.


La proposition du comité concernant la Banque des règlements internationaux est également validée et entre en application dès le début de l'année 1930.



Conséquences


Le plan Young rentre en vigueur le 17 mai 1930. Ce même jour, la Banque des règlements internationaux est créée et son siège est fixé à Bâle en Suisse.


Le plan ne sera toutefois jamais exécuté puisque le « moratoire Hoover » conclu en 1931 ajourne pendant un an le paiement des dettes de guerre de tous les États, et la conférence de Lausanne de 1932 fixera un forfait global à verser à la Banque des règlements internationaux pour solder les dettes liées à la Première guerre mondiale.


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